☯ Ce que j’ai compris grâce à l’opération de ma chienne Mała

☯ Ce que j’ai compris grâce à l’opération de ma chienne Mała

Ce texte ne sera pas un article traditionnel. Il n’y aura pas de copywriting, pas de mise en page et encore moins de limite de caractères. Je te livre ici les mots de mon cœur, comme ils aiment à en sortir, comme j’aime à les écrire. Feel free to read it (or not).


🌀 La nuit précédant l’opération de Mała , le tumulte assourdissant de mes pensées tourbillonnantes m’empêchait de trouver le sommeil. Mon esprit avait décidé de soulever la trappe poussiéreuse du grenier de mes souvenirs pour les déverser en flots abondants dans ma conscience. J’avais inconsciemment ouvert la porte de mon passé partagé avec Mała.

🗣 Son prénom se prononce “Mawa”. C’est un mot polonais qui signifie “Petite”. Pourquoi “Petite” ? Parce que j’ai toujours adoré les gros chiens. Malamute, Samoyède, Bouvier bernois, Montagne des Pyrénées, Malinois, Briard, Collie barbu, Dogue allemand ou argentin, etc. Ces races (parmi tant d’autres) m’ont toujours fait briller les yeux. Du haut de mes 18 ans, je désirais plus que tout adopter ce que j’appelais naïvement un “croisé gros chien”.

🚐 Mais en ces temps, je n’avais ni le logement approprié, ni les moyens financiers d’adopter un chien de ce gabarit. Alors j’ai préféré opter pour un chien de race moyenne, une race endurante et dynamique qui pourrait me suivre dans toutes mes aventures : le Border collie. Cependant, le destin facétieux a voulu que Mała demeure un modèle réduit de Border ! J’aime à y voir le clin d’œil discret de l’Univers, cette force impalpable qui régit secrètement nos vies.

🤏 Aujourd’hui, je réalise que son prénom porte une double symbolique. “Petite”. C’est exactement ce que j’étais quand elle est entrée dans ma vie, à mes 19 ans. De fait, longtemps je n’ai pas compris ma chienne, pas plus que ses besoins, ses envies ou ses limites. Comment l’aurais-je pu ? Je n’avais alors pas même conscience de mes propres nécessités… Ma chienne a donc fait les frais de mon ignorance et a subi les affres de la jeune adolescente tourmentée en quête de sécurité que j’étais alors.

🤔 Ceci-dit, cela fait des jours que j’essaie de comprendre pourquoi cette banale opération chirurgicale me bouleversait et m’effrayait à ce point. Maintenant, je crois avoir compris.

🫥 J’ai d’abord maudit cette hypersensibilité à cause de laquelle je nage parfois en plein brouillard émotionnel et qui me fait ressentir les douleurs et les peines d’une façon dévastatrice. Maudite, vraiment ?… Qui peut le dire ? Car grâce à cette hypersensibilité, l’Amour me fait également vibrer d’une force incommensurable, sur une fréquence indescriptible. Au-delà des mots et des définitions. Et grâce à cette hypersensibilité, j’apprends chaque jour à mieux identifier ce que je ressens. Il s’agissait sans surprise d’un mélange de peur et de tristesse.

😨 La peur surgit quand on se sent menacé.e. J’avais peur car je n’avais pas le contrôle sur ce qu’il allait advenir : face à la maladie, nous sommes tous.tes impuissant.es.

😭 La tristesse apparaît quand on perd quelque chose et j’étais triste car ma chienne vieillissant, je me retrouve confrontée à la phase de deuil préparatoire. Celle où il faut accepter l’inévitable : aucune vie n’est éternelle.

⏳ Quand je regarde dans le rétroviseur de notre histoire, je vois que nous avons cheminé et vieilli ensemble. Le temps m’a aidé à murir, à apprendre, à changer. Elle aussi a évolué. Avec l’âge, j’ai vu ses yeux s’éclaircir, ses joues blanchir, la peau de son menton s’affaisser. Je l’ai vu perdre en endurance, mais pas en volonté. Mais plus que tout, en changeant d’attitude envers elle, je l’ai vu, jour après jour, regagner confiance en moi. La nouvelle forme de notre relation émergeait à travers de petits signes quotidiens : un rappel rapide et direct, son museau poussant ma main pour demander un câlin, la disparition progressive de signaux d’apaisements lors de nos interactions, etc..

✨ C’est ainsi que l’opération de Mała m’a permis de refaire l’expérience de préceptes qui me sont chers (dont je t’ai sans doute déjà parlé) : vivre, comme nos chiens, à l’instant T et ne pas lutter contre sa propre impuissance.

😶 Mais cette expérience m’a surtout fait conscientiser un point essentiel : l’amour et la loyauté se prouvent par les actions, non par les paroles. C’est peut-être pour cela que l’Univers n’a pas permis à nos animaux de parler.

🙏 Merci à eux. Pour toutes les joies, l’affection, le fun, l’exaltation et les galères qu’ils nous apportent au quotidien, mais aussi pour leur résilience, leur docilité, leur insubordination, leur façon d’Être au monde dont nous avons tant à apprendre pour grandir et nous élever.

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